Voilà près de 2 semaines maintenant que toute la France est confinée. Comment vas-tu dans ce contexte particulier ?

Qu’elles soient fugaces ou durables, on ne coupe pas aux émotions-plomb ces jours-ci ; émotions qui sont toutes aussi virales que le Covid-19, n’est-ce pas ?
Stress, peur de l’avenir, peur de mourir, angoisses pour soi ou ses proches, colère, frustration… Je n’échappe pas à cette réalité.

Mon émotion-plomb à moi, sais-tu laquelle est-ce ? La colère. 
Une bonne grosse colère envers la vie qui me met pour la X-ième fois, dans une situation de crise !

Les sauts périlleux en tutu c’est pour ma pomme ! 
Et là, tu as l’image de Marie-France en tutu blanc et rose, petites ballerines aux pieds, tentant une pose gracieuse au-dessus du vide.
==> Oui c’est bien moi ! 
😬

Je m’en vais te faire quelques confidences parce que j’ai envie de sincérité.

Petite remontée dans le temps : c’était en 2008. Je sors diplômée d’un Master Chef de produit Mode & Habillement (je sors major de promotion sur une classe de 44 élèves, j’étais pas peu fière 💪). Alors que 80% des étudiants se sont arrêtés à Bac+4, je choisis de continuer avec un MBA Marketing du Luxe en alternance. Et je réussis à être embauchée chez Givenchy du groupe LVMH, un pilier du Luxe.

Je me propose alors comme stagiaire.
Non pas pendant 3 mois, ni 6 mois non…accroches-toi bien à ta chaise… 1 an !! Je dis bien 1 an !! Payée 300€/mois. Pourquoi ?
C’est là que miss-tutu-chapeau-pointu revient au pied du précipice : je me disais que les stagiaires longue durée avaient plus de chance de faire leurs preuves et d’obtenir un emploi à l’issue.

Et tu sais ce qu’il s’est passé ?
À la fin de mon stage de 1 an, payé au lance-pierre, dans une ambiance digne du film « Le Diable s’habille en Prada », je fus remerciée au nom de la « fameuse » crise économique et financière de 2008.
Miss tutu n’a pas atteint la rive opposée. Plouf. Dans l’eau. 

 6 mois plus tard je trouve (enfin) un vrai emploi : assistante de collection et production pour GUILTY BROTHERHOOD (photo ci-contre).
Les Fashion-Victims Parisiennes s’en souviennent encore, car nous étions une jeune marque de prêt-à-porter féminin de luxe en devenir. Le groupe duquel on dépendait : le FMI basé à Dubaï, avait prévu l’ouverture d’une boutique rue Saint Honoré. Une immense affiche de la taille d’un immeuble prônait fièrement devant nos futurs locaux…

Si y’a bien quelque chose que j’ai appris du monde du salariat c’est que les postes présentés à la candidature sont toujours en-deça de la réalité. Je suis rapidement devenue le bras droit de la responsable production et collection et je bossais 60h semaine, trop heureuse des perspectives que tout cela ouvrait pour moi.

Oui mes ça, c’était AVANT la crise financière à Dubaï !  😔👆
Une marque de Luxe n’est pas rentable avant plusieurs années ! Notre marque a été la première dont le groupe s’est défait pour sauver les meubles !
Même pas d’indemnités de licenciement économique car je n’avais pas assez d’ancienneté 😭.

Bilan : plusieurs mois de bons et loyaux services et miss-tutu-était-de-nouveau-à-la-rue. Pffffiouuuu
Le temps s’est écoulé et j’ai (encore) rebondi. Je te passe bien d’autres détails qui pourront faire l’objet d’autres conversations…

Et nous revoilà à fin 2019 : Marie-France, hypnothérapeute, pranathérapeute, numérologue, fondatrice de la méthode Love Emotions.
Mes droits au chômage se terminent alors même que je ne vis toujours pas de mes activités (et voilà, c’est dit !). C’est pas faute d’avoir investi temps, argent, énergie. 😓

Voilà le X-ième saut périlleux de Miss-tutu-l’eusses-tu-cru dans toute sa splendeur ! Je décide de tenter le tout pour le tout : vivre sur mes économies quelques temps, histoire de tout donner à mes activités pour les lancer… J’y crois, j’ai la Foi, j’aime ce que je fais, je suis passionnée.
Je m’accroche comme une moule à son rocher.
(Je te prie cette fois de ne pas m’imaginer en moule s’il-te-plaît)

Si y’a bien une chose que j’ai compris c’est que je suis la Reine des Sauts Périlleux. Je suis assez douée en fait. 🤩
Alors cette crise sanitaire ET économique me fait sortir le meilleur de moi-même. L’envie de vivre, la rage d’avancer, la rage de croire en moi, en mon histoire cabossée.

Le comble de l’ironie ? Je suis coachée sur ma relation à l’argent et la hausse de mes tarifs est un sujet sur lequel je tergiverse depuis 2 mois. Un tarif viable pour moi et mon entreprise est inéluctable mais ironique dans ce contexte.

À ces mots, me vient l’image de Miss Tutu, non seulement en train de sauter dans le vide, mais en plus, avec une jolie couronne de canards jaunes sur sa tête. 🐥🐥🐥🐥😅
Nous sommes tous égaux dans la vulnérabilité. 🤷

Ce qui m’amène à toi ; comment vas-tu ?! Quels sont tes défis ? Tes enjeux émotionnels, structurels ? Je pense bien à toi…

Chaleureusement nôtre 🥂
Marie-France